« Dans une société qui profite de nos insécurités, s’aimer est un acte de rébellion. »
As-tu déjà été dans une pièce avec des copines, et quand l’une d’entre elle a commencé à critiquer son corps, toutes les autres ont surenchérit sur les parties de leur corps qu’elles jugent disgracieuses ? Tristement, je peux prédire que tu as déjà critiqué ton corps, que ce soit à haute voix devant des gens, ou silencieusement en pensées devant le miroir ou une photo.
Pourquoi faisons-nous ça ?
Comme si rejeter notre corps, la manière dont nous sommes faites, était une manière de créer des liens avec les autres femmes. Ou une habitude dont nous ne pouvons nous séparer. Peut-être qu’en critiquant notre corps, nous croyons qu’il va miraculeusement nous entendre et changer ?
Pourtant, notre relation avec nous-même est la seule relation qui va nous accompagner à chaque instant de notre vie, du moment où nous sommes nées au moment où nous mourrons. Réfléchis-y : personne d’autre que toi n’a vécu tous les moments de ta vie. Tu es la personne avec laquelle tu vas passer le plus de temps dans ta vie. Alors n’est-ce pas logique de vouloir créer une bonne relation avec toi-même ?
Et pourtant nous nous insultons. Nous nous culpabilisons. Nous décidons que nous ne sommes pas assez ci, ou trop cela, et que nous ne serons vraiment dignes de notre amour que quand nous aurons atteint X, Y ou Z.
C’est douloureux d’être prises dans ce cycle. Surtout qu’au fond, nous savons bien que le problème ne vient pas de l’extérieur. Peu importe ce que nous réussissons à accomplir, il y aura toujours quelque chose de plus, de différent, de nouvelles raisons de nous détester. Parce que la réponse ne se trouve pas dans ce que nous faisons, ou ce à quoi nous ressemblons, mais à notre force de caractère.
Sommes nous capables d’aimer même quand quelqu’un échoue ? Quand quelqu’un fait une erreur ? Quand quelqu’un a un attribut physique qui sort de l’ordinaire ?
Peut-être même que nous aimons grâce à ces imperfections. Qu’à travers elle, nous arrivons à déceler de la vulnérabilité, du courage et de l’espoir, et que voir tant d’humanité chez quelqu’un nous rappelle que nous sommes tous ensemble dans cette expérience.
Alors aujourd’hui, je nous défie de sentir que nous méritons cette même qualité d’amour. Que s’aimer, ce n’est pas s’aimer quand est bien lunée, qu’on se trouve jolie et qu’on vient de décrocher une victoire. S’aimer, c’est s’aimer inconditionnellement, quand on est au plus haut, et quand on est au plus bas, que les autres nous applaudissent ou que nous soyons seule à naviguer les eaux marécageuses. Parce que qui que nous soyons, nous vivrons des moments d’élation et des moments de grande tristesse. Si nous ne pouvons pas être là pour nous dans ces moments, qui le sera ?
Nous avons besoin de nous aimer. De nous complimenter. De rire avec nous-même. D’avoir de la compassion pour nous. Du respect pour tout ce que nous avons traversé. Nous avons besoin de nous donner du crédit. Et d’être honnêtes avec nous-même quand on pourrait faire mieux. Sans nous en vouloir, sans nous haïr, simplement en nous encourageant pour la prochaine fois.
Nous aimer est notre plus grand acte de rébellion.
Alors insurgeons-nous !